Presse Les continents s’assèchent plus que prévu.

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Une étude scientifique montre que les continents s’assèchent plus que prévu par la moyenne des modèles de climat et confirme l’origine anthropique de cet assèchement

31/07/2023

Au-delà de l’augmentation des températures sur la planète, les conséquences du changement climatique sur les écosystèmes terrestres et les sociétés humaines se manifestent en particulier par des modifications du cycle de l'eau*. L'assèchement potentiel des continents, sous l'effet d’une perte d’eau par évaporation (incluant la transpiration des végétaux) de plus en plus importante, représente une menace de premier ordre. Cet assèchement peut se traduire par une diminution des niveaux d’eau dans les nappes, les réservoirs superficiels et les sols. Il reste imparfaitement décrit par les modèles en raison de la complexité et de l’échelle spatiale des processus physiques et biologiques mis en jeu.

Les séries observées disponibles à l’échelle globale, souvent trop courtes et/ou perturbées par les prélèvements directs liés aux activités humaines, ne permettent pas toujours de conclure sur les effets régionaux du changement climatique. Isoler et quantifier ces effets de long terme est cependant crucial pour dimensionner les mesures d’adaptation à mettre en œuvre, notamment dans les secteurs agricole, forestier, mais aussi de prévention et de lutte contre les incendies.

C’est l’objet d’une nouvelle étude1 pilotée par Hervé Douville, chercheur de Météo-France et par ailleurs auteur-coordinateur du Chapitre 8 du dernier rapport du premier groupe de travail du GIEC (AR6 WG1) portant sur les changements du cycle de l’eau. Parue le vendredi 28 juillet 2023 dans Science Advances, cette publication porte sur l’humidité relative de l’air à la surface des continents, et indique que l’assèchement global observé depuis la fin du 20e siècle est en moyenne sous-estimé par les modèles de climat.

Basée sur deux générations de modèles et sur des mesures disponibles depuis 1973, l’étude souligne que cette sous-estimation concerne notamment les moyennes latitudes de l’Hémisphère Nord (en moyenne annuelle, et plus encore en été). Elle confirme et élargit les conclusions d’une étude préalable 2 portant sur la période 1979-2014.

Les auteurs montrent par ailleurs que l’assèchement observé est bien d’origine anthropique, et que les modèles qui reproduisent le mieux les tendances observées projettent un réchauffement et un assèchement plus marqués que la moyenne des modèles jusqu’à la fin du 21e siècle, et ce quel que soit le scénario d’émissions envisagé.

 

1 Douville H. and K. Willett (2023) A drier than expected future, supported by near-surface relative humidity observations. Sc. Adv., doi:10.1126/sciadv.ade6253

2 Douville H., M. Plazzotta (2017) Midlatitude summer drying: An underestimated threat in CMIP5 models? Geophys. Res. Lett., 44, 9967-9975, doi:10.1002/2017GL075353

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