Stéphane Hallegatte
08/06/2022Stéphane est conseiller principal sur le changement climatique à la Banque mondiale.
« J’ai rejoint l’ENM après l’École polytechnique, à l’époque où il existait encore un corps de la météorologie. J’étais attiré par la physique passionnante du climat et de la météo, le rôle des modèles et le calcul à haute performance, et l’intuition que l’importance des sujets environnementaux n’allait pas diminuer avec le temps…
Après l’ENM, une thèse en économie et 10 ans de recherches, je suis maintenant le conseiller principal sur le changement climatique à la Banque mondiale. Mon rôle est d’informer les décisions politiques et les investissements publiques sur les sujets liés au climat. C’est donc les questions de résilience et la préparation aux crises et catastrophes naturelles, mais aussi la question de la décarbonisation de l’économie. Mais le faire à la Banque mondiale implique évidemment que l’on explore toutes ces questions en se focalisant sur les questions de pauvreté et d’inégalité. C’est une position fantastique, juste à la frontière entre la recherche appliquée et les questions de politiques publiques. C’est difficile et intense, mais une position d’où l’on voit comment une information scientifique robuste et solide peut améliorer la vie des gens.
Dans ma thèse et ma recherche académique, j’ai utilisé quotidiennement mes connaissances sur le climat et le changement climatique (et ça continue : les bases de la physique du climat sont toujours les mêmes). Mais ce dont je me rappelle le plus, ce sont les discussions à l’ENM et Météo-France sur la prévisions et les difficultés pour prendre des décisions importantes (évacuer une grande ville ?) sur la base d’information incertaines et changeantes, et les pièges des échanges entre les experts et les décideurs. »