Presse Saison hivernale 2021-2022, prévoir les dangers et s'adapter au changement climatique.

Saison hivernale 2021-2022 : Observer, prévoir, informer

09/12/2021

Météo-France, parmi les missions qui lui sont confiées au travers de son décret fondateur, est chargé de la « surveillance du manteau neigeux », d’en « prévoir les évolutions » et de « diffuser les
informations correspondantes ».

50 ans de la prévision du risque d’avalanche en France

Cette responsabilité vis-à-vis du « manteau neigeux » est principalement associée à l’occurrence d’avalanches, qui sont nombreuses dans les massifs français. L’origine d’une prévision du risque d’avalanche structurée en France remonte d’ailleurs à 1970, suite à un hiver catastrophique à la fois en termes de nombre d’avalanches, mais aussi de dégâts et victimes dans les Pyrénées et les Alpes :
57 décès en tout dont 39 suite à une avalanche exceptionnelle à Val d’Isère (Savoie).

Aujourd’hui encore, les recensements d’accidents d’avalanche font état d’une moyenne d'une trentaine décès par an occasionnés par ce phénomène selon l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (Anena). L’année dernière, 39 personnes furent décédées suite à ce type de phénomène. La prévision du risque d’avalanche se traduit aujourd’hui par deux productions
spécifiques dans les Alpes, les Pyrénées et la Corse, le Bulletin d’estimation du risque d’avalanche (BRA) et la prise en compte du phénomène « avalanches » dans le cadre de la vigilance météorologique.

Comment prévoir le risque d’avalanche ?

Il est rigoureusement impossible de prévoir la survenue d'une avalanche,
qu'elle soit naturelle ou accidentelle. En revanche, il est possible d'estimer et de prévoir le risque d'avalanche, c'est-à-dire de déterminer des probabilités de déclenchement et d'identifier les zones les plus susceptibles d'être touchées.

Prévoir le risque d'avalanche consiste à évaluer la stabilité du manteau neigeux et son évolution dans le temps. Pour ce faire, les prévisionnistes de Météo-France combinent plusieurs sources :

  • les prévisions des conditions météorologiques sur les zones concernées ;
  • les données d'observations du manteau neigeux ;
  • des outils de modélisation numérique.

Les prévisionnistes nivologues sont au cœur des territoires de montagne à Chamonix, Bourg-Saint-Maurice, Grenoble et Briançon pour les Alpes, Tarbes et Foix pour les Pyrénées et Ajaccio pour la Corse. Cela leur permet d’être au plus proche des utilisateurs mais également de nouer des partenariat pour développer un réseau d’observateur en s’appuyant sur les professionnels comme les guides, les pisteurs ou les gardiens de refuge, réseau complémentaire au réseau de stations automatiques. Ainsi, les pisteurs des stations fournissent à Météo-France des observations
deux fois par jour : température, vent, couverture nuageuse et précipitations, hauteur et qualité de la neige, occurrence de transport de neige par le vent et avalanches observées. Une fois par semaine, ils réalisent des sondages du manteau neigeux et fournissent une description détaillée de sa structure et de sa stabilité.

Le réseau d’observation en chiffres

2000 stations automatiques réparties sur la métropole (Radome, Oara, RCE, RIC), dont environ 500 (1/4)
sont dans les territoires de montagne (Alpes, Corse, Pyrénées)

  • 29 stations automatiques d’altitude (Nivôses) situées entre 1 600 et 3 100 m.
  • 145 points d’observations situées entre 1 000 et 2 500 m d'altitude dans les trois principaux massifs métropolitains :
    Alpes, Corse, Pyrénées ainsi que quelques postes en moyenne montagne.
    Les observations y sont effectuées par les observateurs nivo-météo, professionnels de la montagne partenaires de Météo-France comme les pisteurs en station ou les gardiens de refuge.