Antilles-Guyane : le suivi des sargasses
07/10/2021Depuis près de 10 ans, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane connaissent des arrivées massives d’algues sargasses sur leurs côtes. Pour faire face à ce véritable fléau, les pouvoirs publics se mobilisent. Depuis 2019, Météo-France a pour mission de surveiller les bancs de sargasses dans les Antilles et en Guyane.
Les Sargasses, des algues envahissantes et dangereuses
Les algues brunes envahissent depuis 2011 des zones jusqu’alors inoccupées : Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélémy... Elles ne sont pas seulement inesthétiques, mais dangereuses pour l’homme (émanation d’hydrogène sulfuré et d'ammoniac). Face à cette situation, le gouvernement a proposé en 2018 un plan d’une ampleur inédite, à hauteur de 10 millions d’euros.
Un service de surveillance et de détection
Dans le cadre d’une convention passée entre le ministère de la Transition écologique et solidaire et Météo-France, un dispositif de surveillance des algues sargasses, harmonisé et renforcé sur le secteur des Antilles françaises et de la Guyane, a été mis en place. L'établissement opère un système de prévision et de suivi des échouages, en combinant des données d'observations spatiales au modèle de dérive.
Objectif : réduire le délai de ramassage pour éviter que les algues ne se décomposent sur la plage, soit 48 heures.
Anticiper le risque d'échouage
Le dispositif vise à détecter les radeaux de sargasses et à croiser leur présence avec la courantologie et les vents en vue de quantifier le risque d’échouage de ces algues sur les côtes de la Guadeloupe, de ses dépendances, des îles du Nord, de la Martinique et de la Guyane. Les outils déjà développés par Météo-France dans le cadre de ses missions de surveillance de la surface de la mer, notamment en cas de pollution, sont mis à profit pour la prévision de dérive des sargasses.
Ce dispositif repose sur 3 grands volets :
– tout d’abord, la télédétection : où se trouvent les sargasses ? L’imagerie satellitaire est utilisée pour assurer la détection des bancs en formation ;
– une fois ces bancs détectés, Météo-France utilise “ Mothy ”, son modèle de dérive en mer. Initialement pensé pour les pollutions marines comme les hydrocarbures, Mothy permet, grâce à des données croisées (vent, courants…) de prévoir leur déplacement ;
– enfin, dès qu’une alerte se dessine, les agents de Météo-France Antilles-Guyane élaborent un bulletin mettant en exergue les dates probables d’échouage.
Météo-France produit de façon systématique, en fonction de la situation, une à deux synthèses hebdomadaires permettant d’anticiper le risque d’échouage. Ces suivis permettent par ailleurs de contribuer à une meilleure connaissance du phénomène.
Les échouages de sargasses font l'objet de bulletins de prévision sur les sites Internet de la DEAL (Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement) en Martinique et en Guadeloupe.