Les missions de Météo-France en Mer
05/10/2020La place stratégique de la France sur les mers du globe donne à Météo-France une responsabilité en mer et sur le littoral, en métropole, outre-mers et à l'international, avec des missions allant de la sécurité en mer au suivi des pollutions marines en passant par la vigilance vagues-submersion, dans un contexte où la météorologie et le climat constituent des enjeux stratégiques de plus en plus décisifs en matière de sécurité des biens et des personnes comme pour de nombreux secteurs économiques.
La sécurité maritime
Météo-France participe à assurer la sécurité maritime tant sur les côtes françaises que dans le cadre de mandats internationaux.
La sécurité maritime
Météo-France contribue à assurer la sécurité maritime. L'établissement est en charge de produire des bulletins de sécurité maritime couvrant trois types de domaines, allant des zones côtières au grand large. L'établissement produit à la fois des bulletins réguliers (BMR) et des bulletins météorologiques spéciaux (BMS) diffusés en cas de conditions de vent et d'état de la mer, à partir de l'avis de « grand frais ». Ces bulletins sont diffusés en mer par les Centre Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) opérés par la Direction des Affaires Maritimes, et visualisables sur la rubrique « Météo Marine » du site internet de Météo France.
L'établissement a des responsabilités internationales de sécurité en mer, dans le cadre du service mondial d’information et d’alerte pour la météorologie maritime et l’océanographie (service WWMIWS), établi conjointement par l’OMM et l’OMI dans le cadre du Système Mondial de Détresse et Secours en Mer (SMDSM). Les océans du globe sont en effet entièrement couverts par 21 zones météorologiques (METAREA), coordonnées par les services météorologiques nationaux de 19 pays. Météo-France coordonne la diffusion en mer des bulletins de prévision marine sur les zones METAREA II (Toulouse), et METAREA VIII Sud (La Réunion), et réalise également les bulletins météorologiques en anglais en Méditerranée occidentale et en Manche, ainsi qu’autour des Terres Australes et Antarctiques Françaises. Le centre Météo-France de Toulouse est ainsi Centre Spécialisé de l'OMM pour la météorologie marine et la prévision des vagues.
La surveillance de l'activité cyclonique
L'établissement est également en charge de la surveillance de l'activité cyclonique pour le sud-ouest de l'océan Indien : le centre de Météo-France de La Réunion implanté à Saint-Denis est en effet référent depuis 1993 pour la zone cyclonique du sud-ouest de l'océan Indien qui comprend notamment l'Afrique de l'Est et les îles de l'océan Indien.
L'établissement produit à la fois des bulletins réguliers (BMR) et des bulletins météorologiques spéciaux (BMS) diffusés en cas de conditions de vent et d'état de la mer, à partir de l'avis de « grand frais ». Ces bulletins sont diffusés en mer par les Centre Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) opérés par la Direction des Affaires Maritimes.
La Vigilance Vagues-submersion
Météo France assure l'expertise de la Vigilance « vagues-submersion » (VVS), au sein du dispositif de vigilance météorologique.
Qu'est-ce qu'une vague-submersion ?
Le risque « vagues-submersion » est lié à la combinaison de plusieurs facteurs : une élévation extrême du niveau de la mer due à la combinaison de plusieurs facteurs, comme l'intensité de la marée et le passage d'une tempête, et le déferlement de fortes vagues à la côte. Les submersions marines peuvent affecter l'ensemble du littoral de métropole, y compris en Méditerranée où la marée est de faible amplitude. À la différence d'autres phénomènes météorologiques dangereux, comme le vent fort, le phénomène de vagues-submersion peut être très localisé et impacter différemment les différentes façades littorales d'un même département.
Quels sont les dangers des vagues-submersion ?
Les submersions touchent surtout les zones basses proches du littoral. Les inondations dues aux submersions marines peuvent cependant atteindre une hauteur d'eau de plusieurs mètres et envahir le littoral sur plusieurs kilomètres à l'intérieur des terres.
Les voies de communication, les habitations, les zones d'activités sont susceptibles d'être inondées et endommagées en quelques heures, voire moins. Les jetées, digues et autres infrastructures côtières peuvent être franchies, fragilisées ou endommagées. À proximité des estuaires, l'écoulement des cours d'eau peut également être ralenti, voire stoppé, ce qui génère des débordements. Les dégâts peuvent être aggravés en cas de violentes rafales de vent, de fortes pluies, de crues concomitantes ou de ruptures de digues.
La Vigilance VVS
Météo France assure l'expertise de la vigilance « vagues-submersion » (VVS), au sein du dispositif de vigilance météorologique. La vigilance vagues-submersion (VVS) est opérationnelle en métropole depuis octobre 2011. Sa mise en place a été confiée à Météo-France avec le soutien du Shom, référent national sur l'observation du niveau marin, qui apporte son expertise en hydrodynamique côtière et en prédictions des marées.
Météo-France travaille à l'amélioration continue du dispositif VVS.
La VVS est également présente depuis 2021 dans le dispositif de vigilance à la Réunion, à Mayotte, aux Antilles et en Guyane. Saint-Pierre-et-Miquelon, la Polynésie Française et la Nouvelle-Calédonie bénéficient actuellement d'un dispositif d'avertissement en cas de fortes houles dans le cadre de la Vigilance.
Le suivi des pollutions marines
Afin de prévenir la pollution marine, Météo-France a développé des modèles de dispersion et de dérive d'objet ou de nappes qui sont utilisés en cas de marée noire, de naufrage ou de perte de cargaison. Ils permettent d'évaluer la zone de recherche en mer, d'identifier le lieu de l'accident et d'en prévenir les conséquences (dérive, dispersion, etc.).
Le rôle de Météo-France
Les pollutions marines (rejets volontaires ou accidentels de polluants dans la mer, par exemple des hydrocarbures) constituent un danger immédiat pour les écosystèmes marins, voire pour les populations quand elles atteignent les côtes. Météo-France est en charge du suivi de ces pollutions marines grâce à MOTHY, son modèle de dérive en mer. Celui-ci permet à Météo-France de simuler la dérive des nappes de polluants et localiser des objets flottants à la surface de la mer. MOTHY tient compte d'un grand nombre de données, en particulier des vents observés et des prévisions de vents effectués par Météo-France, mais aussi des courants marins plus profonds. ..
L'équipe d'exploitation du département de Prévision Marine répond aux demandes de prévisions de dérives de nappes en cas de détection ou d'accident maritime majeur, sur l'ensemble du territoire français.
Ces demandes émanent des Préfectures Maritimes, qui pilotent l'action de l'État en Mer.. En situation de crise, Météo-France participe au comité d'analyse des dérives animé par le Cedre (Centre de documentation et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux), avec l'Ifremer et le Shom, dans le cadre du plan POLMAR.
Météo France a également des mandats internationaux dans le cadre du Système d'Intervention d'Urgence en cas de Pollution Marine (SIUPM), en tant que coordinateur de « Marine Pollution Incident Area ».
L'établissement fournit par ailleurs aux autorités en charge de la conduite des opérations (de lutte et de sauvetage) des observations et prévisions météorologiques précieuses pour les interventions en mer (des équipes de lutte contre la pollution ou de sauvetage).
Le suivi des sargasses
Depuis début 2019, Météo France opère un service de surveillance et de détection des bancs de sargasses dans les Antilles et en Guyane. L'établissement a mis en place un système de prévision et de suivi des échouages, en combinant des données d'observations spatiales au modèle de dérive.
Plus d'informations sur notre site institutionnel.